FOOTBALL : RIFIFI ENTRE ABIDJAN CITY FC ET MOLDE FK
le transfert de Datro Fofana à Chelsea FC va-t-il prendre du plomb?
Parti pour être le plus beau feuilleton footballistique de ce début d’année 2023, le transfert du jeune prodige ivoirien, David Datro Fofana, (20 ans, 2 sélections), du club d’Abidjan City FC au prestigieux club anglais de Chelsea FC, via le club vendeur, le Norvégien Moldë FK, qui, au passage, a brûlé la politesse financière à Abidjan City FC, club formateur, a pris une allure rocambolesque. Le monde entier, et sa presse avec, est très critique sur l’affaire (le très sérieux tabloïd anglais ‘THE GUARDIAN’, parle de ‘vol’, tandis que CANAL + SPORTS, révèle ‘l’histoire derrière le talent’ de Datro Fofana). Et ce n’est pas fait pour séréniser toutes les parties prenantes.
C’est au bas mot quelques 13 millions d’euros que le Chelsea FC a sorti de sa tirelire pour s’adjuger les services de David Datro Fofana (DDF, pour les intimes), acheté au club Norvégien de Moldë FK. Ce, pour un contrat courant jusqu’en 2029, avec option de prolongation d’une année supplémentaire. Seulement, voilà. A en croire Né Marco Taddei, président du club formateur d’Abidjan City FC (lui-même ancien pensionnaire de l’Académie Mimosifcom, de l’Asec d’Abidjan, et professionnel totalisant au moins 10 ans au haut niveau), l’achat du joueur n’a pas obéi aux standards internationaux en vigueur en la matière.
La faute à la Fédération ivoirienne de football (FIF) dont la caution d’alors donnée à la mère du joueur et à sa coterie de prédateurs sportifs (agent, intermédiaires, conseillers, etc.), a aidé à ‘doubler’ momentanément Né Marco Taddei et son club. La mère allant jusqu’à renier sa propre signature posée au bas du contrat passé avec le club formateur. Toute chose qui a nécessité en son temps l’expertise d’un graphologue qui a confondu la mère du jeune footballeur.
La faute aussi (expresse, et complice pourquoi pas) du club de Moldë FK, lui-même, qui a voulu se tailler la part financière du lion, en biffant de tous les registres du transfert le nom du club formateur. Ce qui a eu pour avantage, pour lui, de remettre en cause l’appartenance du joueur à Abidjan City FC et de le présenter comme libre de tout engagement au moment du transfert, pour en tirer profit. Or, les archives ici et là font mention d’un contrat de 5 ans (2017-2022) dûment signé par la mère avec le club formateur d’Abidjan City FC.
Au total donc, la FIF d’avant la normalisation, par le biais de son Directeur exécutif, M. Sam Etiassé, qui a confié avoir agi en bonne et due forme sur le dossier, selon nos recoupements, a validé le Certificat International de Transfert (CIT) du joueur pour Moldë FK, alors qu’un contentieux pendait entre la mère, qui représentait les intérêts du joueur mineur, et le président du club formateur du joueur, Né Marco, et qu’il aurait fallu, pour la FIF, suspendre le transfert (pas de l’annuler), puis d’analyser les arguments de chaque partie et de trancher en dernier ressort.
Abidjan City FC qui n’a eu de cesse de crier au loup, a continué son combat. Le temps faisant son oeuvre, une nouvelle FIF est installée après la normalisation dirigée par Mme Dao Gabala. Elle est donc saisie par Né Marco et son équipe qui font appel de la décision de l’ancienne équipe dirigeante. La nouvelle commission de recours de la FIF (elle est indépendante, et c’est important de le souligner) est saisie. Statuant sur le fond et sur la forme, avec à l’appui une nouvelle confirmation graphologique de la signature de maman Datro Fofana et bien d’autres preuves, elle rend son verdict qui donne entièrement raison à l’équipe formateur d’Abidjan City FC et remet en scelle le président Né Marco.
Portée devant le Tribunal Arbitral du Sports (TAS), l’affaire Datro Fofana, même si elle ne remet pas en cause le transfert du gamin à Chelsea, révèle la face hideuse des mains aux extrémités des dossiers de transferts de footballeurs, en même temps qu’elle interpelle la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) sur la rigueur qu’il faudra désormais mettre dans la gestion des transferts des footballeurs et dans les rapports avec les clubs dont elle est l’émanation.
Source : Anaud Gasa