Football Féminin/ Élimination de l’équipe nationale, forfait JO Paris 2024: Marcel Lakoun, président de l’Ong Mousso Foot, « je suis déçu « .

Lakoun Marcel Ouattara, Président de l’ONG MOUSSO-FOOT et Promoteur du tournoi féminin de maracana ‘Petits poteaux’ MOUSSO FOOT, est l’invité de la rédaction de legoleador.com de cette semaine. Il nous parle de sa passion pour le football féminin et revient sur l’actualité brulante de cette discipline.

Legoleador.com : Qu’est-ce qui peut pousser un homme à s’intéresser autant au football féminin au point de créer une ONG dévolue à cette cause?

Lakoun Marcel : La passion et le sacerdoce.
Je me suis promis d’aider ces filles là en les mettant à la lumière. En 2016 j’ai rencontré une jeune fille footballeuse au Ghana qui m’a conté son histoire et ses difficultés. Je lui avais promis qu’une fois rentré en Côte d’Ivoire, j’aiderai à ma manière les footballeuses.

Legoleador.com : Quelles sont donc vos réelles intention en mettant sur pieds l’ONG MOUSSO FOOT? N’est-ce pas pour prendre la place de la FIF?

LM: Pas du tout. La mission de l’ONG est de faire la promotion du football féminin. Je n’ai aucune ambition cachée.

Legoleador.com : Aujourdhui quel est le niveau du football féminin ivoirien en comparaison avec les autres nations africaines?

LM: Notre football est moyen et cela se perçoit par les différents résultats de la sélection et de nos représentants en compétitions africaines (CAF Women’s Champions League).

Legoleador.com : Quelles sont au juste les plaies du football féminin ivoirien et quelles sont vos solutions pour sortir de cette impasse?

LM: D’abord il faut dire que les moyens financiers manquent. Ensuite il ya la formation qui fait défaut. Il faut donc trouver des moyens pour investir et créer de nombreux centres de formation féminin.

Legoleador.com : L’actualité, c’est aussi l’injonction faite par la CAF aux clubs de l’élite de disposer désormais d’une formation féminine. Alors comment avez vous accueilli cette décision et quels peuvent en être les retombés pour un pays comme le nôtre?

LM: Nous avons tous accueilli cette nouvelle avec joie. Pour nous, cela va sûrement développer la discipline et permettre aux filles d’être bien traitées. Elles iront là où les propositions seront meilleures. C’est à leurs avantages et ça répond à notre combat.

Legoleador.com : Revenons à présent aux récents revers subis par l’équipe nationale avec son élimination pour la qualification à la CAN 2024 au Maroc et du forfait acté pour les phases éliminatoires des JO de Paris 2024.
Quel est votre sentiment?

ML: Je suis tout simplement déçu. Un pays comme la Côte d’Ivoire qui est 6ème au classement africain (nation féminine), signer forfait pour une compétition et de surcroît se faire éliminer par la Tanzanie composée à 95% de joueuses locales, ce n’est pas normal. Il y’a vraiment du travail à faire.

Legoleador.com : Vous êtes aussi le promoteur du tournoi MOUSSO FOOT, un tournoi de maracana petits poteaux dédié aux jeunes filles. C’est quand même inédit! Qu’est ce qui justifie cette idée et quels sont les enseignements que vous tirez de la première édition qui s’est tenue au cours des dernières vacances scolaires et à quoi doit-on s’attendre à la 2ème édition?

ML: La première idée était de rapprocher les filles du public pour leur permettre de montrer ce dont elles sont capables. La première édition a été vraiment difficile, je ne vous le cache pas. Du coup on se prépare en conséquence pour que la seconde édition soit meilleure.

Legoleador.com : Enfin envisagez-vous à la longue de diriger une équipe de football féminine, sinon quels sont vos futurs projets?

ML: Oui dans un avenir proche je compte débuter par la deuxième division. J’ai un club de football qui a même son agrément. Les filles s’entraînent à Katiola et à Yopougon. Je suis d’abord en train de construire mon groupe, ensuite chercher des sponsors et me lancer enfin.

Fin…