« De loin aujourd’hui, je vois que je pouvais faire beaucoup plus »

Dans un entretien accordé à la rédaction du « Goleador », l’ancien international ivoirien, Akalé Kanga est revenu sur sa longue carrière de football. Malgré sa satisfaction, il ne cache pas ses regrets quant à la trajectoire de son parcours.

Bonjour monsieur? Bonjour…

Est-ce que vous pouvez nous parler de votre carrière, là où vous avez commencé à jouer au foot ?

J’ai commencé au Stella Club d’Adjamé. J’ai fais la catégorie U17 et U19. C’est-à-dire la catégorie cadet et junior. J’ai joué quelques matchs en senior et je suis allé à Sion en Suisse. J’étais parti pour un test, ça a marché, j’ai fais six mois. De Sion, je suis allé à Zurich où j’ai fait trois ans. De Zurich, je suis parti à l’AJ Auxerre ensuite le RC Lens, l’Olympique de Marseille. J’ai fait un tour aussi en Espagne au Recreativo Huelva. Je suis revenu à Lens après. Je suis allé au Qatar aussi. Je suis passé par la Grèce pour finir à Arl Avignon en deuxième division française.

Après ce long parcours,avez-vous des regrets? ?

Oui j’ai des regrets. Je sais que je pouvais faire mieux avec un peu plus de sérieux, avec plus de travail. On a été un certain nombre de joueurs dans le métier qui avons eu le talent que Dieu nous a donné. Mais on est resté sur nos acquis. On n’a pas fait le travail qu’il fallait pour pouvoir passer les paliers. On est resté dans notre confort, parce que de loin aujourd’hui, je vois que je pouvais faire beaucoup plus.

Parlant de la sélection nationale, la première fois que vous avez été convoqué en sélection, s’était en quelle année ?

J’ai été convoqué pour la première fois en 2002. On a été convoqué pour un match qui devait se jouer à Créteil. La fédération a sélectionné des joueurs un peu partout en Europe pour ce match contre Créteil. Une première sélection qui m’a souri parce que j’ai marqué ce jour-là. Didier Drogba était aussi à sa première sélection. Plusieurs d’entre nous étaient à leur première sélection dont la majorité était plus des académiciens et puis quelques anciens comme Kalou Bonaventure, Cyrille Domoraud, Bakayoko Ibrahim.

La première fois qu’on vous a convoqué pour un match de coupe du monde, quel a été le sentiment qui vous a animé ?

C’est génial, parce que c’est quelque chose que tu regardes depuis tout petit. On regardait France 98. On voyait les gestes de Zidane, les contrôles de balle du brésilien Ronaldo. Ce sont eux qui nous ont fait rêver dans le foot. On était tout petit, mais on avait des souvenirs de la coupe du monde 94 où on voyait Romario, on s’est dit que c’est nous aujourd’hui qui allons participer à cette coupe du monde. Ça a été une grande joie pour nous de se dire qu’on joue contre les meilleurs joueurs du monde. Il y’avait beaucoup de joie, surtout que s’était la première participation de notre pays, j’étais vraiment heureux.

L’intégration en sélection, s’est passé comment ?

Ça s’est bien passé, parce qu’il y’avait certains que je connaissais déjà. Je connaissais Kalou Bonaventure, parce qu’on était à l’INJS en cadet, junior. L’ancien entraineur de l’AJ Auxerre Guy Roux le voulait quand j’étais à Auxerre et ça a renforcé nos liens avant mon arrivée en sélection .

Après la coupe du monde, Akalé Kanga s’est lancé dans d’autres domaines d’activité, est-ce qu’on peut avoir une idée ?

Aujourd’hui, j’ai une ONG qui se nomme ’’Rentrée du cœur’’. Quand je suis venu entre 2014-2015, j’ai vu que beaucoup de parent avaient des difficultés pour pouvoir inscrire les enfants à l’école. A chaque rentrée, les gens venaient me voir pour me demander de l’aide, l’idée m’est venu de créer une ONG pour aider les parents dont les enfants ont la volonté d’allé à l’école. C’est ce qui a motivé notre engagement. On essaie d’aider les parents. Moi-même j’ai mes propres affaires dont je m’occupe également.

Depuis que vous vous êtes lancez dans le domaine social, est-ce que vous pensez créer un centre de formation pour aider ces jeunes démunis qui rêvent de faire carrière dans le foot ?

Ça c’est le projet auquel moi et mon équipe, on pense. On s’est dit qu’on va commencer par là et au fur à mesure mettre en place ce projet. Comme je le dis souvent, sur dix joueurs, c’est deux qui ont la chance de devenir professionnel. Les autres, qu’est-ce qu’ils font ? C’est pour ça qu’on pense élargir notre projet pour qu’on puisse aider le maximum de personne.

Nous sommes à la fin de cet entretien, quel est l’appel que vous lancez à l’endroit de la jeunesse ?

L’appel que je lance est plus pour les jeunes qui veulent faire le métier que j’ai fait. Il y’a beaucoup qui aime l’argent qu’il y’a dans le foot, mais ils n’aiment pas le foot. Pourquoi ? Parce qu’ils voient Neymar gagné 30 millions, c’est cet argent qu’ils regardent. Mais, ils ne veulent pas travailler. Quand tu veux devenir professionnel, il faut se donner les moyens de devenir professionnel. C’est-à-dire, il y’a le travail qui va avec. Il ne Faut pas aimer l’argent du foot et dire que j’aime le foot. Tu aimes le foot, tu aimes son argent. C’est-à-dire, tu travailles pour pouvoir arriver et être quelqu’un d’important. Les jeunes qui veulent faire carrière dans le foot, il y’a beaucoup de travail dedans. Qu’ils croient en leurs chance de devenir professionnel comme nous aussi on a cru à notre chance d’être professionnel.

JEAN FRANCOIS AGBODJI

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